Sa taille de 2,18 m, son envergure de 2,35 m, autant de mensurations qui font saliver les scouts NBA. Résumer ainsi Moustapha Fall serait se méprendre. Après avoir débuté le basket tardivement, il progresse à très grande vitesse, saison après saison. À 25 ans, il est devenu avec Chalon un centre d’attention en Pro A. Et demain ?

Par Yann CASSEVILLE, à Chalon-sur-Saône

En ce vendredi de janvier au Colisée de Chalon-sur-Saône, midi approchant, les joueurs de l’Élan terminent une séance de shoots. Moustapha Fall dégaine à mi-distance. Le geste n’est pas mauvais. Raté. Le pivot travaille son tir «tous les jours», commente son coach Jean-Denys Choulet. «Et le jour où il aura un tir extérieur régulier, ça sera un autre joueur. Sur les exercices qu’on fait, il montre une très belle dextérité, il est capable de quasiment tout faire. Il manque ce geste, ce tir extérieur, que les gens n’ont pas travaillé avec lui avant en pensant qu’il ne pourrait pas. Mais il est parfaitement capable de tirer.» Fall est à la fois le deuxième joueur le plus adroit de Pro A dans le jeu avec 65% de réussite (notamment car ses paniers sont pour moitié des dunks) et l’antépénultième plus maladroit aux lancers-francs : 48% au moment de notre bouclage, mi-février, tout comme sa moyenne en carrière.

Interrogé sur ses axes de progression, l’intéressé parle immédiatement de son tir. Il entend aussi se développer encore physiquement, gagner en dureté. Pour le reste, il a déjà tout ou presque : taille, envergure, mobilité, sens du contre, du rebond, mouvements offensifs.  Alignant 11,2 points, 8,8 rebonds, 1,3 passe et 2,7 contres en 30 minutes, il affiche 18,7 d’évaluation, la quatrième note du championnat et la première parmi les Français, loin devant les 15,1 de Louis Labeyrie. Si le trophée de MVP français existait encore, il serait le favori. Lui qui dispute seulement sa deuxième véritable saison en Pro A.

https://sport.sfr.fr/basket/pro-a/en-video-chalon-les-cinq-plus-beaux-paniers-de-la-saison.html

Avant d’aller à sa rencontre, il nous avait été conseillé de ne pas trop lui parler mensurations, le sujet de sa grande taille pouvant le faire complètement se refermer. Qu’on lui répète à quel point il est grand, «parfois, ça peut énerver, c’est un peu lourd», convient Fall. Pour autant, ses yeux n’ont pas lancé d’éclair lorsque nous avons mis le sujet sur la table. «Maintenant, je l’ai accepté», dit-il. Heureusement, car comme nous le dit un autre géant, Frédéric Weis, 2,17 m, «qu’on te parle de ta taille, il faut t’y habituer, parce que tu l’as pour toute ta vie, tu ne pourras pas en changer !»

On nous avait aussi prévenus que Fall n’était pas le plus bavard de la bande. Certes, ses réponses furent parfois brèves, mais il nous accorda sans sourciller une demi-heure d’interview et déroula aisément son parcours. Drôle de parcours, qui n’était pas censé le mener jusqu’au Colisée.

Le basket, un hasard

Moustapha Fall a grandi à Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis. «Au début, comme tout Parisien, je faisais du foot. J’aimais vraiment beaucoup ça et c’est le seul sport que j’aimais regarder à la télé. J’ai été en club jusqu’à 13-14 ans. Tout jeune, j’étais pas mal, après j’ai arrêté un ou deux ans et quand j’ai repris, ce n’était plus trop ça, donc j’ai de nouveau arrêté.» Pendant les trois années qui ont suivi, il ne s’est plus essayé au sport. Qu’il devienne basketteur professionnel n’a tenu à rien. Un hasard, une rencontre, l’œil de Steeve Lowinsky.

Aujourd’hui entraîneur-joueur à Noisy-le-Grand, Steeve Lowinsky était à l’époque…

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Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 6

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