FABRICE GOLL

“ON VEUT ACCOMPAGNER LE BASKET”

Le basket sur le service public, c’est une histoire qui dure. Ancien directeur des sports a France 3 Régions, désormais directeur de France 3 Nouvelle-Aquitaine et NoA, Fabrice Goll explique la large Couverture de la Pro B sur le réseau régional public, ainsi que la création de l’émission hebdomadaire NoA Basket.

NoA Basket - journalistes

Fabrice Goll (ballon en mains) avec toute l’équipe de NoA Basket (de gauche a droite) : Simon Darnauzan, Pape-Philippe Amagou, Freddy Vetault, Claude Bergeaud et Frédéric Sarre.

Pourquoi France 3 est-elle attachée au basket ?

D’abord, l’histoire s’inscrit sur la durée. On a démarré les directs basket en janvier 2021. Quels que soient les diffuseurs, les circonstances, on est attaché à raconter une histoire autour du basket. Parce que c’est une histoire de territoires, de proximité. Et nous, notre force n’est pas seulement de proposer des directs, c’est surtout de raconter un feuilleton toute l’année. On est auprès des clubs toute la saison, à travers, outre les matches, des reportages dans les journaux, à travers NoA basket, une émission de décryptage hebdomadaire.

Il est important de s’inscrire sur la durée pour installer un sport sur une chaine ?

Oui, la télévision est un media d’habitudes. Il faut que les gens s’y retrouvent facilement, aient des repères, et cela prend du temps à mettre en place. Là où on a fait du chemin, c’est qu’on est aujourd’hui identifié par le public, par les présidents de clubs, par la ligue, la fédération, les fans de basket. Il y a trois ans et demi, le basket n’existait pas sur France 3, aujourd’hui c’est notre sport numéro 1 avec le cyclisme sur nos antennes régionales. On n’a pas fait un essai sur une saison, on raconte des histoires sur la durée.

Et c’est important d’être reconnu par les acteurs du milieu. Sur NoA Basket, quand on sollicite un invité, aucun n’a refusé de venir. Freddy Fauthoux, Céline Dumerc, Yakuba Ouattara. Ils sont tous venus. Chacun a conscience que, d’abord, on aime le basket et nos territoires, et qu’on a envie de valoriser ce sport, de lui donner de la visibilité sur une chaine gratuite. Ce qui est rare aujourd’hui !

 

 

La diffusion de la Pro B est une réussite en termes d’audiences ?

Déjà, il n’y avait jamais eu autant de Pro B diffusé, c’est du jamais vu. La saison passée, on a diffusé seize matches. Cette saison sur Noa, nous allons encore suivre de près les clubs néoaquitains en diffusant les plus belles affiches et notamment les derbys entre Pau, Boulazac et Poitiers. Et on fera aussi les playoffs.

Quant aux audiences, elles vont de 20 000 à 60 000 en moyenne et de 150 000 à 250 000 en cumulée. C’est-à-dire les téléspectateurs qui regardent le match mais pas forcément du début à la fin. Evreux contre Fos-sur- Mer par exemple, on a fait 50 000 rien qu’en Normandie. C’est une audience puissante, c’est la force du service public, le fait d’être une chaine gratuite. Et les gens sont conscients que quand on diffuse un match, c’est une production de qualité.

“IL Y A TROIS ANS ET DEMI, LE BASKET N’EXISTAIT PAS SUR FRANCE 3. AUJOURD’HUI, C’EST NOTRE SPORT NUMÉRO 1 AVEC LE CYCLISME SUR NOS ANTENNES RÉGIONALES.” FABRICE GOLL

 

Nos journalistes et consultants vont sur place, on a plusieurs ralentis, plusieurs caméras, des stats. On ne peut pas faire 300 matches dans la saison, ce n’est pas notre vocation, mais les matches qu’on couvre, on le fait bien, et les gens le remarquent.

Quant à l’émission hebdomadaire NoA Basket (chaque lundi à 20h40, dès le 16 septembre sur France 3 NoA) et en replay sur France.TV, comment est née cette idée ?

NoA Basket - équipe

L’équipe de NoA Basket : Claude Bergeaud, Pape-Philippe Amagou, Freddy Vetault, Simon Darnauzan et Frédéric Sarre.

La Nouvelle-Aquitaine est la région de France 3 qui diffuse le plus de sport, notamment le basket, parce qu’on a des clubs emblématiques : Pau, Limoges, Boulazac, Poitiers, Basket Landes chez les filles, etc. On s’est dit qu’il fallait un magazine pour les accompagner et proposer un feuilleton toutes les semaines. Et on ne regrette pas du tout, parce qu’on a créé une émission qui a trouvé sa place, avec des consultants reconnus, posés, intelligents, on n’est pas dans le buzz.

A Bordeaux, on avait un studio, qu’on a transformé en salle de basket, en parquet. Le moteur de tout ça, c’est l’envie d’accompagner la discipline dans notre région et au-delà, parce qu’on parle du basket en Nouvelle-Aquitaine mais aussi du basket français en général. On élargit.

NoA Basket sur France 3 Noa

Le fait que l’émission soit disponible en permanence en replay est un plus évident ?

La manière de consommer évolue. Il y a de plus en plus de personnes qui ne voient pas forcement l’émission en direct mais qui vont sur la plateforme France.TV. Aujourd’hui, on consomme des directs surtout sur des grands évènements, sinon, c’est beaucoup de replay. Notre force est que sur la plateforme France. TV, on retrouve tous nos magazines, toutes nos émissions. Petit à petit, les gens y vont de plus en plus. Tout comme les réseaux sociaux, avec des extraits, font aussi vivre l’émission.

Des nouveautés sont prévues pour cette saison ?

On va enrichir Noa Basket, proposer une séquence plus tactique avec de la vidéo, une palette, sous le regard expert de nos consultants. On aura une nouvelle rubrique ≪ Dans l’œil de… ≫ ou un consultant nous éclairera chaque lundi sur un fait de match qui a fait basculer une rencontre.

Exemple pourquoi tel joueur a pu inscrire 30 points ? Pourquoi le changement de défense de tel club a fortement perturbé son adversaire…. On veut aller plus loin. Quand on voit les résultats aux JO, on se dit que le basket français travaille bien, et on veut l’accompagner.

“EN AUDIENCES, ON ATTIRE 50 000 TÉLÉSPECTATEURS AVEC UN MATCH DIFFUSÉ SUR UNE OU DEUX RÉGIONS. ÉVREUX CONTRE FOS-SUR-MER PAR EXEMPLE, ON A FAIT 50 000 RIEN QU’EN NORMANDIE. C’EST ÉNORME ! C’EST LA FORCE DU SERVICE PUBLIC.”

 

NoA Basket

Freddy Vetault (au centre veste rouge) le présentateur de NoA Basket avec ses quatre consultants (de gauche à droite) : Pape-Philippe Amagou, Frédéric Sarre, Claude Bergeaud et Simon Darnauzan.

NOA BASKET : LE RENDEZ-VOUS BASKET HEBDOMADAIRE

Tous les lundis à 20h40 sur France 3 NoA, et à tout moment en replay sur France.TV, l’émission NoA Basket, animée par Freddy Vetault, décrypte l’actualité de la discipline.  Parole aux quatre consultants de luxe.

NoA Basket

Pape-Philippe Amagou. Ancien joueur, quadruple champion de France

PAPE-PHILIPPE AMAGOU « UN FORMAT ÉQUILIBRÉ » 

« L’équipe de l’émission me plaît, je prends beaucoup de plaisir à travailler avec eux. C’est une émission où on a la chance, sur un format de 26 minutes, de parler de basket au global. On aborde les faits marquants du championnat, journée après journée, tout en étant capable de faire des focus sur les clubs régionaux. J’aime bien ce format, cet équilibre, le fait de pouvoir à la fois faire des zooms, mais aussi de parler plus globalement des championnats domestiques. On essaie d’être généraliste tout mettant en avant une région vraiment basket. »

Frédéric Sarre. GM adjoint de l’équipe de France

FRÉDÉRIC SARRE  « DONNER LA PAROLE AUX ACTEURS »

« C’est très intéressant d’avoir une émission hebdomadaire qui parle du basket masculin et féminin, des clubs de Nouvelle-Aquitaine, mais pas que ! On parle également d’autres équipes, de coupes d’Europe… Jusqu’à présent, je ne pense pas qu’il y ait eu une émission de ce type. Dans l’équipe de consultants, nous sommes tous différents dans l’approche. On essaie de donner notre vision du week-end basket. On n’est pas là pour faire le buzz, simplement, en ce qui me concerne, pour donner mon regard sur les matches, les évolutions des équipes durant la saison.  Et ce qui est vraiment bien, c’est qu’on donne la parole à des acteurs du basket. »

NoA Basket

Claude Bergeaud. Ancien sélectionneur de l’équipe de France

CLAUDE BERGEAUD  “100% BASKET, PAS PEOPLE” 

« Ce qui m’a motivé à accepter d’être consultant, c’est que c’est une émission du service public, ce qui est unique pour notre sport.  Elle permet la mise en avant du basket français. Ce que j’apprécie, c’est qu’on a le temps de rentrer dans l’épaisseur des arguments, plus que ce qu’on peut connaître dans d’autres émissions sportives plus axées sur le show. Là, le téléspectateur, sans être un expert, peut comprendre par exemple l’avènement de La Rochelle, la spécificité de leur jeu. C’est intéressant en tant qu’ancien coach de pouvoir amener sa vision, technique, stratégique. La marque de l’émission, c’est ça : elle est 100% basket, pas people. »

NoA Basket

Simon Darnauzan. Ex-joueur professionnel

SIMON DARNAUZAN « UN TON PLUTÔT LIBÉRÉ » 

« On a la chance d’avoir un magnifique plateau à Bordeaux qui a été aménagé pour le basket, un lieu exceptionnel. Chaque lundi, le but est de parler de ce qui s’est déroulé durant le week-end.  En Nouvelle-Aquitaine, on a beaucoup de chances, avec Basket Landes chez les filles, l’Élan Béarnais, Poitiers et Boulazac en Pro B, Limoges et La Rochelle dans l’élite. On a beaucoup d’images, des intervenants extérieurs. Et on aborde beaucoup de sujets : LNB, LFB, équipe de France… On essaie d’avoir un ton plutôt libéré, avec des coups de cœur, des coups de gueule.  On ne veut pas critiquer pour critiquer, mais parfois, on va titiller un peu. Même si on est là pour mettre en avant ce sport. »

 

NoA Basket

Extrait du numéro 89 de Basket Le Mag (octobre 2024)

NoA Basket

Retrouvez l’intégralité des articles dans le numéro 89

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