Rayan Rupert fait partie de la nouvelle génération de basketteurs français en NBA. Arrivé dans la Grande Ligue il y a un an, l’ancien ailier des New Zealand Breakers entame une saison charnière pour son avenir aux États-Unis. Après la victoire à l’arraché de son équipe sur le parquet des Clippers, le sophomore tricolore des Portland TrailBlazers a pris le temps de discuter quelques minutes avec Basket Le Mag.
Rayan, comment abordez-vous votre deuxième saison en NBA par rapport à votre année rookie ?
Rayan Rupert : Je me sens beaucoup mieux. J’ai vraiment travaillé très dur pendant toute la offseason. Physiquement et dans mon jeu, je me sens plus prêt. Le coaching staff a plus confiance en moi. Lors de la pré-saison et du début de saison, ils ont pu voir les progrès réalisés durant l’été. Peu importe le nombre de minutes que j’ai, je me tiens prêt pour apporter le plus à l’équipe. Je dois simplement essayer de saisir les opportunités et contrôler ce que je peux contrôler.
Je dois rester prêt à chaque instant. Je ne sais pas à quel moment je vais rentrer en jeu, ni même si je vais jouer ou pas. Donc je dois vraiment être concentré tout le match, comme aujourd’hui où je n’ai pas joué, mis à part entre la fin du troisième quart-temps et le début du quatrième. Dès que je suis rentré, j’ai essayé d’avoir beaucoup d’impact sur l’équipe, en étant très agressif en défense et en attaque.
Ce soir, vous avez donc marqué 7 points consécutifs en deuxième mi-temps, contribuant à la courte victoire (106-105) de votre équipe. Pouvez-vous revenir plus en détails sur votre performance ?
Rayan Rupert : Je suis entré en jeu à un moment où on était un peu en difficulté, donc j’ai essayé d’amener mon énergie du banc. J’ai été agressif offensivement, j’ai provoqué des fautes et j’ai aussi marqué un panier à trois points important. Par ailleurs, j’ai été actif défensivement. Dès que j’ai des entrées comme cela, il faut que j’en profite pour me montrer et grappiller le plus de minutes possibles.
“Nicolas Batum est comme un grand frère pour moi.” Rayan Rupert
Vous affrontiez les Los Angeles Clippers de Nicolas Batum. Il y a quelques années, vous participiez à son camp de basket au Mans. Quel effet cela vous fait-il de désormais fouler les parquets NBA avec lui ? Êtes-vous parfois en contact ?
Rayan Rupert : C’est toujours spécial de jouer contre Nico. On les avait déjà affrontés il y a 2-3 semaines en pré-saison, donc j’avais pu parler pendant plus d’une heure avec lui. C’est vraiment comme un grand frère pour moi. Dès que j’ai des questions, je sais que je peux l’appeler. Il me donne des conseils, c’est un mentor pour moi. C’est sa dixième année en NBA, et je pense qu’il est une source d’inspiration pour tous les jeunes joueurs français qui arrivent dans la Ligue.
Depuis vos débuts en NBA, vous êtes accompagné par un coach personnel, Jimmy Vérove. Avez-vous le sentiment qu’avoir un staff dédié à un athlète est devenu obligatoire pour performer et durer dans cette Ligue ultra concurrentielle ?
Rayan Rupert : Oui, c’est obligatoire. Il y a tellement de concurrence. Tous les joueurs sont bons. Comme on peut le voir, il y a tellement de joueurs qui arrivent dans la Ligue et qui ne restent que 3-4 ans. Donc j’essaie de mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir réussir et m’imposer en NBA. Que cela soit pour manger, prendre soin de mon corps, m’entraîner comme un fou ou payer un coach individuel qui me suit tout le temps – c’est essentiel.
Avec la retraite internationale de plusieurs cadres de l’équipe de France, dont Nicolas Batum à votre poste, êtes-vous prêt à faire partie de ceux qui vont prendre la relève chez les Bleus ?
Rayan Rupert : Bien sûr. On a une génération française très talentueuse. On se connaît un peu tous. L’équipe de France est un gros objectif pour moi. Je vais travailler le plus dur possible pour pouvoir être sélectionné.
Propos recueillis par Alan Le Bolloch, à Los Angeles.